Potager de poche
Un mètre carré suffit pour produire quelques salades, des carottes, des poireaux et même des pommes de terre.
Marie-Thérèse habite Arlon. À l’arrière de sa maison, elle dispose d’un jardinet. Il était parfaitement possible d’y créer un coin de potager en pleine terre mais elle a été séduite par une autre idée : la culture en carrés. Des bouts de chevrons, des planches, des clous et un marteau… Marie-Thérèse a construit des bacs d’un mètre carré hauts de trente centimètres. Les chevrons dans les coins assurent une bonne stabilité.
Ces carrés de planches pouvaient prendre place sur la terrasse mais comme du terrain est disponible, ils ont été posés sur le sol moyennant une précaution. Un treillis à mailles fines a été étendu en dessous pour empêcher les campagnols de venir commettre leurs dégâts.
Les carrés ont été remplis de bonne terre et des semis sont déjà pratiqués en mars dans une petite couche en plexiglas achetée dans la jardinerie locale. Actuellement, la salade à couper est bien développée, les premiers haricots germent, les choux sont repiqués et le fin feuillage des carottes forme des traits verts.
Avec une fourchette
Dans la soixantaine, Marie-Thérèse ne regrette pas son choix. « C’est un mode de culture intéressant pour les personnes âgées. Je dois moins me baisser puisque le terrain est surélevé. Parce qu’il est dégagé du sol, un jardin en carré se réchauffe plus vite. Même les carrés qui se trouvent à l’ombre donnent de bons résultats. » Pour jardiner ses mini-potagers, Marie-Thérèse n’utilise que des outils à main. « Le transplantoir remplace la bêche, la griffe fait office de croc pour affiner la terre, une fourchette est une binette et un couteau permet les récoltes. » Comme dans un grand potager, un binage vaut deux arrosages. Un passage de la fourchette entre deux lignes brise la capillarité qui amène l’humidité à venir s’évaporer à la surface. Les herbes indésirables qui viennent de germer sont déracinées. Une récolte, un semis, un repiquage, toute opération ne demande que quelques minutes.
Culture bio
Les principes de la culture biologique sont d’application. Marie-Thérèse dépose des bandes de carton entre ses légumes pour garder l’humidité du sol. Les associations de plantes peuvent aussi être pratiquées pour une meilleure prévention des attaques des ravageurs. Les carrés en jachère accueillent un engrais vert, de la phacélie. « Elle laboure à ma place. Ses racines rendent la terre très fine. De plus, la plante fleurie est jolie et elle attire les abeilles. » Ces abeilles de passage pollinisent les fleurs des deux plants de tomates qui s’élèvent le long de leurs tuteurs en bordure d’un carré. Plus loin, sur un bout de treillis, des petits pois seront bientôt à maturité. Le plus étonnant : Marie-Thérèse cultive aussi des pommes de terre, le premier légume auquel on renonce par manque de place. Quarante-huit plants sont disposés sur quatre carrés. Récolte annuelle :quarante kilos.