Les lupins de nos grands-mères sont à nouveau à la mode dans les parterres. Les insectes qui butinent ces colonnes de fleurs sont à la fête.

Ils semblaient pousser là depuis toujours, réapparaissant fidèlement au même emplacement. Dès le début du mois de juin s’élevaient les hampes florales. Ces cierges de corolles s’épanouissant progressivement au fil des semaines déclinaient un mélange de pourpre, de rose, de bleu. Tout au long de la journée, il était toujours une petite boule velue en train de butiner ces hauts épis colorés.

Mais faut-il encore parler à l’imparfait des lupins ? Les bourdons qui les visitent intensivement s’en réjouissent : ces plantes quelque peu oubliées font un grand retour. Les variétés sélectionnées ne passent pas inaperçues lors des foires aux plantes.

‘Polar Princess’ est blanc pur ; les fleurs de ‘Chandelier’ sont jaune vif ; ‘Le Gouverneur’ marie le blanc et le bleu. Le choix est encore plus difficile quand on rencontre les variétés dans les tons de rose et de rouge : ‘La Châtelaine’, rose et blanc ; ‘My Castle’ rouge assez vif ; ‘The Page’, rouge carmin.

Pas de calcaire

S’ils peuvent vivre pendant des années dans un parterre, les lupins peuvent aussi disparaître dans les mois suivant leur plantation. Pourquoi ? Ces plantes détestent le calcaire sous toutes ses formes qui provoque le jaunissement du feuillage puis le dépérissement.

Cela ne signifie pas qu’il est impossible de cultiver des lupins dans ces terrains défavorables. Les poches de plantation doivent alors être enrichies de terreau, de terre de bruyère et d’engrais organique pour plantes à fleurs. Si le sol est bien drainé, il est préférable de planter les lupins vivaces en automne.

Dans les terrains argileux détrempés pendant l’hiver, on attend le mois de mars pour les installer au jardin. Les lupins s’élevant tout en verticalité, il ne faut surtout pas acheter une seule plante. Pour obtenir un bel effet de masse des floraisons, trois à cinq pieds doivent être plantés au soleil avec un écartement de cinquante centimètres.

Une seconde floraison en septembre

Il est important de placer les lupins parmi des vivaces à floraison estivale tardive. Les fleurs des lupins étant déjà à maturité en juillet, ces plantes assureront la continuité de la présence de couleurs dans le parterre.

Mais les lupins pourront être de retour en septembre. Dès que la floraison est terminée, il faut éliminer sans pitié les hampes florales avant qu’elles ne forment leurs graines. Elles sont coupées juste sous les premières fleurs afin de faciliter le bourgeonnement des tiges. En août, les plantes sont arrosées régulièrement et copieusement à l’eau de pluie (l’eau de ville est trop calcaire). Une seconde floraison, avec des inflorescences plus courtes, se développe alors durant l’automne.

Semer et diviser

Des graines de lupins sont disponibles dans les jardineries. Leur germination est lente et capricieuse. Le petit truc : avant le semis dans du terreau allégé de sable, on incise l’enveloppe des graines à l’aide d’un cutter (gare aux doigts !) puis elles sont mises à tremper dans de l’eau tiède pendant une bonne douzaine d’heures.

Comment multiplier les variétés sélectionnées ? Par simple division des touffes, à l’automne ou au printemps. Comme les lupins sont gourmands, on choisit un nouvel emplacement pour la replantation. La précédente zone de culture, enrichie de compost, pourra retrouver les lupins après la prochaine division.