Dans les grandes jardineries self-service, on peut croiser des plantes carnivores. Gare à l’achat impulsif ! Ces végétaux exigent des conditions de culture précises pour survire plus de quelques semaines dans nos intérieurs.

La majorité des plantes carnivores vivent dans des marécages. Aussi, elles ne prospèrent bien que dans un substrat acide. Idéalement, le pH doit s’approcher de 5. De plus, l’air doit quasiment être saturé d’humidité. On ne peut bien atteindre ce résultat que dans des terrariums. Cependant, une astuce nous permet de cultiver quelques plantes carnivores plus résistantes dans le salon. Les pots placés sur des terrines remplies de billes d’argile expansée et d’eau bénéficient d’une humidité ambiante élevée grâce à l’évaporation constante.

Le bon choix : la mangeuse de mouches. Une seule plante carnivore peut nous garantir une vie à très long terme dans nos intérieurs. La dionée (Dionaea muscipula) est non seulement robuste mais elle constitue aussi une des prédatrices les plus spectaculaires.

Les feuilles en deux lobes sont garnies de longs cils, formant comme une mâchoire. Elle se referme en trois secondes si un insecte touche à deux reprises les cils tactiles à l’intérieur du piège. Des sucs digestifs vont alors digérer les parties molles de l’insecte. Quand le piège s’ouvrira à nouveau, il ne contiendra plus que le squelette chitineux du malheureux moucheron.

Pourquoi les mâchoires ne se referment-elles qu’après deux contacts successifs ? Pour éviter une fausse alerte comme la chute d’une brindille. La dionée a besoin du plein soleil durant la belle saison pour développer la couleur rouge au centre des feuilles-pièges. La plante vit de longues années en élargissant sa touffe si on lui assure un repos hivernal de trois mois à moins de 10 °C, avec le terreau légèrement humide.