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La semaine des chrysanthèmes

Pomponettes. Les potées aupavarant réservées aux cimetières sont de plus en plus achetées pour garnir les abords des maisons.

Elles sont partout ! Livrées par chariots entiers dans les jardineries mais aussi dans les grands magasins de bricolage, dans les supermarchés et même dans les stations-service, les potées de chrysanthèmes seront achetées par dizaines de milliers durant les jours qui viennent.



D’où viennent toutes ces boules de fleurs ? En les voyant aussi abondantes, on pourrait penser qu’elles nous arrivent de pays lointains mais la grande majorité des potées de chrysanthèmes sont produites chez nous par des horticulteurs qui élèvent les plantes en plaçant les pots en pleine terre durant l’été. C’est bien sûr l’approche de la Toussaint qui a déclenché les livraisons massives des pomponettes.

Mais les producteurs n’ont plus l’œil rivé au calendrier. Alors que jadis les livraisons étaient effectuées juste avant le 1er novembre, des chrysanthèmes sont désormais disponibles dès le mois de septembre. Disposées autour de la maison, les potées prennent durant l’arrière-saison la succession des vivaces, conférant au jardin une note de gaieté automnale.

Chrysanthèmes
Quelques potées de chrysanthèmes devant la maison suffisent pour former des volumes de couleurs nous rappelant la splendeur des parterres de vivaces durant l’été.

Jaune, puis violet

Rapportés en 1789 du Japon, les premiers chrysanthèmes cultivés en Europe étaient jaunes. C’est d’ailleurs cette couleur qui est à l’origine du nom de la plante. En grec, khrusos signifie « or » et anthenon, « fleur ». Mais l’espèce évolua rapidement grâce à ses qualités horticoles.

Non seulement le chrysanthème se cultive facilement, pouvant être multiplié à grande échelle par bouturage, mais la plante se prête aussi particulièrement bien à l’hybridation. Les formes des corolles se diversifièrent. Alors que la fleur simple a une allure de marguerite, on obtint des pompons, des fleurs doubles à pétales en cascade, en forme d’araignée, en forme d’anémone… Même diversité pour les couleurs avec du blanc, du rose, du rouge, du mauve…

Les fleurs jaunes des chrysanthèmes furent utilisées pour orner les églises le jour de la Toussaint. Pour la célébration joyeuse de la plénitude de la vie des saints dans l’éternité, l’or des ornements s’associe au blanc des vêtements liturgiques. Mais le lendemain, pour le jour des Morts, le prêtre revêt une aube mauve, la couleur du deuil. Et des chrysanthèmes mauves remplacent sur l’autel les variétés jaunes.

Équinoxe

À partir de la seconde moitié du 19e siècle, la culture des chrysanthèmes prit une ampleur considérable. Les cimetières sont alors devenus des floralies, comme si le printemps y apparaissait en automne, tant les chrysanthèmes étaient nombreux à orner les tombes.

Mais si le chrysanthème est devenu la plante de la Toussaint, ce n’est pas parce qu’il possède des fleurs jaunes ou mauves. Ces couleurs sont offertes par bien d’autres plantes. Le recours si massif au chrysanthème est simplement dû à sa période naturelle de floraison. Cette plante a la particularité de ne fleurir que lorsque les jours sont courts, à l’opposé de la grande majorité des plantes à fleurs de nos climats qui sont des végétaux de jours longs, fleurissant de la fin du printemps au début de l’automne, lorsque les jours ont plus de treize heures.

L’étude des phénomènes photopériodiques chez les plantes montra que c’est seulement à la durée de l’obscurité que les plantes réagissent. Il est donc aisé de réguler la floraison du chrysanthème. Il suffit d’occulter une serre par des tentures noires prématurément le soir et tardivement le matin pour obtenir des potées de chrysanthèmes déjà en fleurs fin août. Et c’est le même système qui permet d’assurer la fourniture de fleurs coupées de chrysanthèmes aux fleuristes durant toute l’année.

 
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