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Un jardin tropical en Normandie

Alors que le printemps tarde à réveiller nos jardins, rêvons aux belles destinations fleuries de l'été. Un jardin normand peut nous emmener autour du monde.



Dans la région de La Hague, un petit château du Cotentin est entouré d'echiums s'élèvant à plusieurs mètres de haut. Ces plantes si présentes aux Canaries annoncent d'emblée le caractère du jardin. Ici, ce sont les végétaux des latitudes plus chaudes qui sont privilégiés. 
En 1948, après l'occupation puis le pillage de la vieille bâtisse, Eric Pellerin entreprit de restaurer la propriété familiale. Parallèlement aux travaux de reconstruction, il créa des jardins en commençant par les anciennes douves. Bien vite, les plantations dépassèrent le mur d'enceinte pour envahir les prairies voisines. En 1968, après vingt ans de plantations, les jardins s'étendent sur deux hectares.


La génération suivante prend ensuite le relais, portant la surface à quatre hectares. Aujourd'hui, Guillaume Pellerin est son épouse Cléophée de Turckheim (la sœur de la comédienne) améliorent toujours le jardin avec la même audace. Les parcelles abritent plus de cinq cents espèces créant une atmosphère subtropicale surprenante.


 « Nous réalisons un tour du monde botanique avec des plantes qui viennent aussi bien de Tasmanie que d’Afrique du Sud, d’Uruguay, du Paraguay, de Chine, du Japon ou de Corée, explique Guillaume Pellerin. Le jardin n'est pas destiné aux botanistes. Nous créons des ambiances plutôt que des collections. »


Gulfstream

La végétation est toujours en mouvement sous la brise. Quand on regarde les grands arbres, on constate que leur silhouette a été sculptée au fil des ans par le vent.


 « Nous sommes à deux cents mètres du rivage, précise Guillaume Pellerin. Non seulement le vent qui peut souffler à 130 km/h lors des tempêtes est un facteur limitant mais il y a aussi  les embruns chargés de sel. Aussi, nous avons planté des haies composées de  plantes souples, comme des bambous ou des phormiums qui peuvent affronter le vent. A l’abri de ces écrans, nous installons les plantes plus fragiles. » Au détour du sentier, voici un géranium de Madère couvert de fleurs. Cette vivace dont le sommet des hampes florales est garni de poils glanduleux pourpres luisant sous le soleil est détruite pas le gel mais ici, elle a atteint une belle taille. « Nous sommes baignés par la dérive du Gulfstream qui vient réchauffer cette partie de la côte ouest du Cotentin. Si les températures ne sont pas torrides en été, elles ne sont surtout jamais très froides, avec un minimum de -2 ° C dans les parties les plus exposées. » 

    
La magie de l'eau




Guillaume Pellerin est en contact avec les pépinières spécialistes des arbustes rares un peu partout en Europe. C'est ainsi qu'il peut toujours dénicher de nouveaux sujets à installer dans le milieu qui leur convient le mieux. 


L'ombre ne manque pas dans le jardin où l'on passe des clairières ensoleillées aux sous-bois plus frais.


De l'eau est présente ici et là. L'abreuvoir pour le bétail de l'ancienne pâture est devenu une pièce d'eau luxuriante dont le débordement s'en va serpenter parmi les bambous.


 « Nous utilisons un système par gravitation, sans pompe électrique. L'eau vient d'un réservoir aménagé dans la partie haute du jardin. Il est alimenté par un canal de deux kilomètres. Cette réserve nous permet de faire couler de l'eau dans les différentes parties du jardin, même au cœur de l'été. »  Un filet serpente entre de petites îles. Les pieds dans le marécage, les callas ne peuvent bénéficier de meilleures conditions. Sculptée selon un dessin de Guillaume, une pierre est devenue la fontaine du grand bassin final. Il est bordé de part et d'autre par une haie de gunneras impressionnants qu'il n'est bien sûr pas nécessaire de protéger en hiver.


Dépaysement

Cléophée et Guillaume Pellerin ont transformé l'ancien terrain de tennis du château en pépinière. C'est là qu'ils sèment les centaines de palmiers qu'ils plantent en mélange pour ombrager des rhododendrons roses et rouges.

 Quelle est la parcelle la plus spectaculaire ? Le Grand Espace. La mer est à l'horizon. Par temps clair, on peut apercevoir les îles anglo-normandes de Jersey, Sercq et Aurigny. Le gazon est bordé de cordylines et de yuccas. En été, des agapanthes forment à leurs pieds un cordon bleu. Le dépaysement est total.

Jardin botanique du château de Vauville
, F-50440 Vauville
, tél. 0033.(0)2.33.10.00.00.
 Ouvert tous les jours de mai à septembre, de 14 à 18 h. 
Entrée : 6 €
.

Plus d'infos

 
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