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Salade de blé

Semée début septembre au potager ou dans les parterres fleuris, la mâche offrira ses feuilles tout en fraîcheur durant l’hiver.

Mâche ou salade de bléChacun de nos légumes nous vient des temps lointains avec sa propre histoire. C’est l’agriculture qui a permis à la mâche, originaire de Sicile et de Sardaigne, de se répandre dans toute l’Europe en tant que… mauvaise herbe. Elle a accompagné les céréales, se développant parmi les chaumes après les moissons (d’où son nom commun de « salade de blé »). D’abord cueillie dans les champs, elle est aujourd’hui cultivée et se décline en une foule de variétés. On ne pense actuellement plus guère au potager qui se vide au gré des récoltes mais quelques minutes suffisent ce week-end pour semer cette plante étonnante poussant allègrement alors que le jardin entame son repos hivernal.

Sans bêcher

La mâche est une méditerranéenne. Elle a appris à se protéger des étés secs et chauds si ingrats pour la croissance des plantules. Pendant la belle saison, les graines sont en dormance. Quand les nuits deviennent plus froides et quand l’humidité revient, elles germent et les petites rosettes de feuilles se développent durant l’automne et l’hiver, continuant leur croissance même à très basse température. La plante fleurit ensuite discrètement en mars-avril puis dépérit. Puisque la mâche pousse dans les champs après la moisson, quand le sol est bien ferme, inutile de préparer une zone pour le semis en bêchant, en cassant les mottes avec le croc et en affinant ensuite la terre avec le râteau. Il suffit de griffer la surface, de semer en sillons profonds d’un centimètre, de refermer les lignes puis de tasser légèrement le sol en appuyant les dents du râteau.

A petites graines

Quelle variété choisir ? Il faut préférer une mâche à petite graine qui résistera aux gelées : ‘Coquille de Louviers’, ‘Verte de Cambrai’, ‘Verte à cœur plein’. Un peu de patience est nécessaire : la germination peut demander trois semaines. Il faudra alors protéger les petites rosaces de feuilles de l’envahissement par les herbes indésirables. Plusieurs passages de la binette, par temps sec, peuvent être nécessaires. Pour la récolte, à partir de décembre, c’est tout simple : il suffit de couper les feuilles avec un couteau ou une paire de ciseaux en veillant bien à ne pas prélever le cœur. Des feuilles repousseront et nous pourrons peut-être effectuer une seconde récolte avant la montée en graines de mars.

Parmi les vivaces

Le jardin ne comporte pas de potager ? La mâche peut aussi être cultivée dans les parterres fleuris. Il suffit de la semer ici ou là, dans les zones de terre nue entre les vivaces. Quel plaisir, au cœur de l’hiver, de s’en aller à la recherche de quelques rosettes pour garnir le saladier. Les salades de blé qui auront été oubliées formeront des graines qui ne manqueront pas de germer l’automne suivant. La mâche peut ainsi devenir une plante récurrente au jardin, comme dans les champs de blé de jadis. Les botanistes ont un mot pour désigner cette générosité : la mâche est une espèce subspontanée.

 
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