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Pépinière du 21e siècle

Révolution. Pour la plantation des haies, voici des arbustes en mottes cultivés sans pots.

A Marche-en-Famenne, tout près des zones de développement économique, une nouvelle pépinière a été créée sur des terrains à vocation agricole et horticole.



L’objectif : produire des plants d’arbres et arbustes pour la forêt et les jardins. Cette grande aventure est menée par Simon Linard de Guertechin. Technicien forestier, il a mûri et préparé son projet pendant des années avant de solliciter les crédits bancaires pour les investissements.

Semis à la machine

On pourrait penser que les chênes, les hêtres, les charmes et tant d’autres essences sont bouturés. Pas du tout. Les arbres de nos régions sont semés à l’aide d’une longue machine automatique installée sous serre. Du terreau est déposé dans des plateaux en plastique comportant des logettes. Il est ensuite tassé par une brosse rotative. Au fur et à mesure de l’avancement du plateau sur le tapis roulant, un rouleau avec des pointes forme dans chaque logette une alvéole qui recevra une graine.

Ces plateaux en plastique employés pour la culture constituent une grande innovation. Ils comportent des paniers grillagés dans lesquels se développent les racines. « Comme ces plateaux sont munis de pieds, les paniers de culture ne sont pas en contact avec le sol, explique Simon Linard de Guertechin. Les racines qui sortent par les fentes sont arrêtées par le courant d’air qui circule tout autour de chaque volume grillagé. Les racines restent étalées, elles ne tournent pas comme lors de la culture en pot. »

C’est nouveau : les arbustes sont cultivés dans des paniers grillagés réunis en un plateau sur pieds afin de permettre une ventilation des mottes. Photo : Luc Noël.

Arbustes en plateau

Sans chignon

Cette nouvelle méthode de culture permet d’éviter le  problème majeur rencontré lors de la production hors-sol. Dans un pot, les racines d’un arbuste sont rapidement arrêtées par la paroi et contraintes à former un enchevêtrement trop dense, un « chignon » comme disent les horticulteurs.

Ces racines enroulées sur elles-mêmes ne peuvent assurer un bon déploiement dans le sol et donc une bonne résistance aux sécheresses. De plus, comme les racines d’ancrage ne doivent pas partir de la base de la motte mais bien du collet de l’arbuste. Masse molle entre le tronc et les nouvelles racines, le chignon permet à la plante de bouger au gré du vent. Des décollements de l’écorce racinaire peuvent alors se produire, entraînant la mort de l’arbuste.

Pas de gaspillage d’eau

Les immenses surfaces à l’air libre sur lesquelles les plateaux sont disposés pendant un an pour le développement des arbustes sont inclinées. Les eaux de pluie et les eaux d’arrosage avec l’engrais ruissellent vers le caniveau central pour être récupérées dans une citerne et réutilisées.

« Il faut voir à long terme, raconte Simon. Nous avons voulu créer une pépinière du XXIème siècle en tenant compte de la préservation de l’environnement. Voilà pourquoi la pépinière ne produit pas de déchets. Comme les plants sont livrés avec leur motte nue, les plateaux de culture en plastique restent ici pour être réutilisés. En fin de vie, ils seront recyclés. Une pépinière produit de la vie, il faut donc qu’elle respecte la nature. »

Pépinière Arbo’Plants, chaussée de Liège, 174 à 6900 Marche-en-Famenne, tél. 084.22.14.09, GSM 0475.74.26.01, www.arboplants.be.

 
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