Les roses plus faciles
Quel coup de balai dans des décennies de tradition ! Des préceptes pour la culture des rosiers s’avèrent dépassés. Place à la simplicité.
Des essais menés en Angleterre par The Royal National Rose Society ont permis de revoir des principes sans cesse répétés pour une bonne culture des rosiers. Ces plantes s’avèrent en fait simples à vivre. La taille, la plantation, le greffage sont autant de points pouvant laisser davantage de liberté au jardinier.
Le greffage, pas nécessaire
Les rosiers sont greffés. La variété sélectionnée est développée au départ d’un seul bourgeon écussonné en juillet sur la tige d’un églantier sélectionné pour cet usage. Cette pratique permet aux rosiéristes de produire beaucoup de sujets au départ de peu de matériel sélectionné. Il est ainsi possible de diffuser rapidement de nouvelles obtentions.
Grâce à l’acquis du porte-greffe, les rosiers fleurissent dix mois après le greffage et peuvent être commercialisés dès l’automne suivant. Mais il s’avère maintenant que la plupart des variétés s’accommodent très bien d’une multiplication par simple bouturage, développant des arbustes de bonne qualité. Deux avantages majeurs : les gourmands ne sont plus un problème puisque les plantes vivent sur leurs propres racines tandis que les jardiniers ont la possibilité de s’échanger des rosiers multipliés gratuitement au jardin.
La plantation, moins fatigante
Pour planter un rosier, faut-il absolument creuser un grand trou et apporter beaucoup de matière organique ? Les essais anglais montrent que trois ans après la plantation, il n’est plus possible de distinguer les plantes installées dans un sol préparé de celles plantées sans soin particulier. Les rosiers peuvent s’établir vigoureusement par eux-mêmes.
La taille, pas systématique
La taille des rosiers est certainement le point qui rebute le plus les jardiniers. Chaque printemps, beaucoup redoutent ce travail et taillent avec la crainte de mal faire tant les règles sont précises. En fait, la taille des rosiers telle qu’elle est préconisée est surtout héritée de l’époque où les variétés hybrides de thé étaient cultivées de manière à produire de grosses fleurs. Cette taille sévère qui favorise l’apparition de gourmands peut être remplacée par une gestion bien plus décontractée.
Les essais comparatifs en Angleterre ont montré que la taille ne doit pas être nécessairement annuelle. L’oublier pendant une année voire deux permet de donner beaucoup de vigueur à un jeune rosier. Ensuite, la suppression, pas nécessairement en hiver, des branches les plus anciennes permet de favoriser l’apparition de nouvelles pousses. S’il faut maintenir le rosier dans un certain volume, il se porte bien mieux si la taille n’excède pas un tiers de sa hauteur.
Faut-il continuer à tailler au dessus des yeux dirigés vers l’extérieur ? Les essais ont montré qu’une taille de réduction de volume avec les deux lames de la cisaille à haie, sans se soucier de la position des yeux, donne de meilleurs résultats : les rosiers produisent plus vite davantage de fleurs !
Beaucoup de nouvelles variétés de rosiers sont maintenant sélectionnées pour offrir une bonne résistance aux maladies pour peu que la plante soit aidée avec un amendement organique comme du simple fumier. Avec, en plus, toutes ces règles de culture démythifiées vers plus de simplicité, le rosier pourrait bien devenir une plante encore plus populaire dans nos jardins.