Accéder au contenu Accéder au footer

Le jardin des lézards

Plutôt que des vivaces ou des rosiers, un couple de jardiniers a choisi d'accueillir les reptiles de nos campagnes.



C'est en 2003 que la famille Fransen s'est installée à Pry-lez-Walcourt, un joli village belge de l'Entre-Sambre-et-Meuse où les jeunes ménages sont nombreux à rénover d'anciennes bâtisses. 

Sans tarder, Thierry et son épouse Daphne ont entrepris de redonner une touche de coquetterie à leur jardin, plantant arbustes et arbres fruitiers. Jusqu'au jour où une rencontre les a profondément interpelés. Dans la parcelle sur le côté de la maison, ils ont croisé un lézard, un second, puis un troisième. Dès le mois de mars, chaque fois que le soleil élève le mercure du thermomètre, des lézards se réchauffent sur les pierres. Le jardin est habité par des reptiles.

Refuges

Le ballast du chemin de fer voisin, les rochers du talus le long de la voie et les murets, escaliers et trottoirs du jardin constituent des milieux secs et chauds favorisant la présence des lézards. Aussi, puisque leur terrain fait partie d'un biotope local, il n'était pas question pour Daphne et Thierry de rénover n'importe comment les anciens aménagements.


 Un trottoir de béton est lézardé mais il sera conservé en cet état car des lézards habitent les fissures. La large touffe de lavande qui s'étend juste à côté joue aussi un rôle important. « Les chats sont nombreux dans le quartier, explique Thierry. Il est donc important de créer des refuges où les lézards puissent venir s'abriter. Ils ont la faculté, lorsqu’ils sont attrapés, de se débattre et de perdre leur queue. Mais nous retrouvons malgré tout régulièrement des lézards tués par les chats. »

Dans les billes de chêne

Thierry a enlevé de vieux conifères d'ornement pour qu'une zone sèche puisse être bien ensoleillée. 
Un mur de pierres a été édifié à l'arrière de la maison pour former un jardin supérieur en terrasse. Les lézards sont nombreux à vivre dans les joints. Un tel mur est un milieu idéal pour l'hibernation mais il suffirait de le rejointoyer avec du ciment pour tout anéantir.


 « Avec le temps, des pierres se délitent. Lorsque je répare le mur, je laisse des passages pour que les lézards puissent accéder aux vides entre les blocs ».


 Pour border les planches à légumes du potager, Thierry a utilisé de vieilles billes de chemin de fer.


 Les lézards habitent les fentes et même les trous des boulons. 


L'ensemble du jardin est cultivé bio, sans pesticides.


 « 

Les lézards sont toujours aux aguets, raconte Thierry. Dès qu’un insecte passe à proximité, il est gobé. Non seulement il est exclu de pulvériser un insecticide mais nous créons aussi des massifs floraux qui permettent d’attirer les insectes servant de nourriture aux lézards. »

Récompense

La famille Fransen a obtenu fin 2007 le troisième prix du concours de projets en faveur des reptiles et batraciens en Wallonie proposé par l'association Natagora. A cette occasion, Daphne et Thierry ont précisé que le souci de préserver les autres habitants de leur lopin n'est pas un renoncement par rapport à toutes les joies du jardinage. Leur jardin est fleuri, alimente la table en légumes frais, permet des récoltes gourmande de petits fruits. Un espace est réservé à des poules pondeuses et les enfants disposent d'un zone de jeu. Maintenir et favoriser la présence de la biodiversité est avant tout un état d'esprit.


 Le résultat : la populations de reptiles du quartier est en augmentation.

 
Remonter en haut de page Accéder au contenu