Encore inconnue il y a quelques années, l’agastache connaît un succès grandissant. Ce n’est pas sa silhouette voisine de l’ortie qui séduit les jardiniers mais son étonnante saveur anisée.

Elle était l’amie des Indiens des plaines. Les Cheyennes utilisaient l’agastache (Agastache foeniculum) en infusion contre la toux et les refroidissements. Les feuilles de cette plante qui fait partie de la flore de l’Amérique du Nord peuvent aussi servir à la préparation d’un thé glacé particulièrement rafraîchissant. Des jardiniers les infusent dans du vin blanc ou rosé pour confectionner un apéritif d’été à servir bien frais. Le feuillage de l’agastache peut aussi agrémenter d’une petite pointe anisée les salades, parfumer une macédoine de fruits, un plat de riz voire même une sauce pour une viande de porc.

Une cousine de l’hysope

D’abord introduite dans le carré des aromatiques par les passionnés de légumes rares et curieux, l’agastache est maintenant de plus en plus plantée parmi les vivaces des parterres. Cette cousine de l’ortie mais aussi de l’hysope prend place dans les plates-bandes à l’allure de prés sauvages comme les compose le paysagiste néerlandais Piet Oudolf. Il est vrai que l’agastache a aussi des qualités décoratives. Si l’avant-saison est douce et ensoleillée, la floraison débute vers la fin mai pour se poursuivre jusqu’à l’automne. Elles attirent les abeilles. Les fleurs en épis longs d’une dizaine de centimètres sont d’un bleu violacé lumineux. Quand l’hiver arrive, les tiges sèches restent décoratives tandis que les oiseaux viennent se nourrir des semences.

Attention à l’humidité

Sans pour autant que l’agastache doive être qualifiée de végétal difficile, quelques conditions doivent néanmoins être réunies pour réussir son introduction au jardin. Cette plante apprécie les emplacements ensoleillés mais pas les endroits brûlants où  le feuillage risque de se flétrir. Bien que supportant la sécheresse, l’agastache est bien plus belle lorsque la terre reste fraîche. Une couverture du sol conservera l’humidité plus longtemps si la canicule s’installe. D’une bonne rusticité, la plante peut braver les gelées à la condition expresse que le sol ne soit pas constamment détrempé. La combinaison en hiver du froid et de l’humidité des sols argileux peut tuer la majorité des aromatiques. Voilà pourquoi il est important de favoriser un bon drainage lors de la plantation. Quelques centimètres de gravillons sous la motte font parfaitement l’affaire. Si le sol du jardin est trop compact, on peut aussi y mélanger du compost pour l’alléger.

À renouveler régulièrement

Bien que la plante soit vendue surtout sous forme de jeunes plants en pots, les agastaches se multiplient par semis. C’est en mars ou avril que les fines graines doivent être semées. Elles germent après une ou deux semaines si la terrine  est placée à une température d’environ 15° C. Les nouvelles plantes fleurissent déjà après deux mois et demi. L’agastache doit être considérée comme étant une vivace de courte durée de vie. Elle prospère durant deux ou trois ans avant de dépérir naturellement. Il faut donc renouveler la touffe régulièrement via un nouveau semis. La nature s’en charge très bien : de jeunes agastaches peuvent apparaître dans le parterre.