Accéder au contenu Accéder au footer

La berce indésirable

Une plante présente dans les jardins envahit les espaces naturels et provoque de graves blessures.




berce-du-caucasePendant plusieurs siècles, les explorateurs ont rapporté des pays lointains des espèces végétales inconnues qui rencontraient un immense intérêt. La mode était en effet à l’exotisme et les riches propriétaires se disputaient les arbres, arbustes et plantes qui pouvaient constituer une présence insolite dans leurs parcs ou sous leurs serres. Les botanistes anglais ont largement contribué à enrichir les collections mais ils ont aussi joué aux apprentis-sorciers.

En introduisant en 1817 la berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum), ils étaient loin d’imaginer les capacités invasives de cette grande ombellifère. Dix ans plus tard, elle s’était déjà échappée des jardins pour se développer dans la nature. Les graines échangées avec les jardins botaniques et les passionnés de plantes ont fait en sorte qu’avant 1900, la plante se répandait un peu partout en Europe.

Cinq mètres de haut

Le berce du Caucase est une géante. Elle peut atteindre cinq mètres de haut et porter des feuilles larges de trois mètres. La tige creuse au diamètre impressionnant soutient aussi d’immenses inflorescences. Un pied peut former jusqu’à 8000 fleurs. On peut donc comprendre pourquoi des jardiniers sont sous le charme de ce végétal à la silhouette de sculpture. Mais la berce figure sur la liste rouge des plantes dangereuses pour la biodiversité.

Les 8000 fleurs par pied donnent naissance à autant de graines. Germant au printemps avant le développement de la végétation locale, elles permettent aux berces de tuer par manque de lumière toutes les plantes voisines. Bien vite, au départ d’un seul pied, la plante est capable de couvrir un large territoire, bouleversant son équilibre naturel. Véritable « Alien » par rapport à nos chaînes écologiques, la plante prive d’abri et de nourriture nombre d’espèces animales.

Brûlures

brulure-berceLes cas se multiplient. Durant l’été, quand la peau transpire, il suffit de frôler la berce du Caucase pour être gravement brûlé. La plante contient une substance qui rend la peau photosensible : les rayons ultraviolets du soleil peuvent alors provoquer de larges cloques. Comme le contact avec la plante est indolore et comme les dommages n’apparaissent que plus tard, un jardinier peut poursuivre son travail pendant plusieurs heures à proximité de la berce et amplifier les conséquences avant de ressentir les premières douleurs. Les enfants qui transforment les tiges creuses en sarbacanes ou longues-vues sont aussi  gravement touchés, la peau affectée pouvant rester sensible aux rayons ultraviolets pendant des années.

Une lutte indispensable


Il vivement déconseillé de semer des graines de berce dans son jardin. Toute plante qui s’y serait semée via le vent, un cours d’eau ou le trafic doit être éliminée avant la formation des graines. Pour cela, il faut sectionner la racine dix centimètres sous le niveau du sol et arracher la plante en veillant à porter des gants et des vêtements couvrant les jambes et les bras. L’opération doit être répétée à chaque repousse. La plante finira par s’affaiblir et disparaître. Une lutte contre la berce du Caucase est maintenant menée par les pouvoirs publics. En Allemagne, un budget de 12 millions d’euros est consacré chaque année aux arrachages…

Brochure gratuite
Le programme européen « Giant Alien » a uni les efforts de 40 scientifiques de 7 pays différents pour étudier la berce du Caucase. Toutes les informations sont présentées dans une  brochure à télécharger gratuitement sur le site www.giant-alien.dk.

 
Remonter en haut de page Accéder au contenu