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Des parterres prêts pour l’hiver

Bêcher ou pailler ? De nouvelles techniques prennent le pas sur les vieilles pratiques.

Quand l’automne s’installe au jardin, nombre de jardiniers ont l’habitude de nettoyer leurs parterres.



Après avoir coupé toutes les tiges fanées des vivaces, ils bêchent le sol entre les plantes et les arbustes. La surface est nette et restera propre pendant toute la morte saison. Pourquoi ce bêchage ? Si l’on pose la question, la réponse est souvent d’ordre psychologique. Beaucoup d’entre nous affectionnent ce sentiment de maîtrise esthétique, comme si des parterres laissés libres étaient signes de négligence.

Parterres en hiver

Des partisans de la remise en ordre générale soulignent aussi que le bêchage décompacte et aère la terre. Les gelées font éclater les mottes et la surface du sol est fine au printemps. Par ailleurs, les herbes indésirables sont enfouies.

Fausses impressions

Bêcher les parterres avant l’hiver n’est vraiment pas la panacée universelle. Tout d’abord, l’outil abîme des racines. Les rhododendrons, par exemple, ont un système racinaire fin et superficiel qui s’éloigne des troncs au fil des ans. Bêcher autour de l’arbuste équivaut à circonscrire les racines des sujets plus âgés.

Si le bêchage permet effectivement de décompacter le sol, on risque d’arriver à une situation duale : une terre meuble sur la hauteur du fer de bêche mais un sol dur en dessous, les couches inférieures restant tassées.

Côté herbes indésirables, le bêchage fait pire que bien. Si l’on peut effectivement arracher ou enfouir des herbes annuelles (avant qu’elles ne soient détruites par le gel et qu’elles ne se décomposent en surface), on prépare aussi un nid douillet pour les semences, celles apportées par le vent et les plus anciennes enfouies dans le sol qui, mises à la lumière, ne vont pas manquer de germer.

Gare aussi aux herbes indésirables vivaces. Le bêchage multiplie le chiendent, le liseron, l’herbe aux goutteux car chaque fragment de leurs racines engendre une nouvelle plante. C’est aussi grâce au bêchage que des plantes cultivées comme les anémones d’automne peuvent envahir tout le massif, nous faisant regretter de les avoir plantées.

Les vertus du paillage

Il est parfaitement possible de bénéficier des avantages espérés du bêchage tout en laissant l’outil dans la cabane du jardin. Un paillage d’au moins dix centimètres d’épaisseur, le « mulching » des Anglais, est étendu sur le sol. Voilà l’occasion d’utiliser le compost, à condition qu’une montée en température du tas ait bien permis la destruction des semences d’herbes indésirables.

Ce compost est mélangé à des feuilles mortes récoltées au jardin. Si elles ont été ramassées par la tondeuse à gazon, elles sont hachées et se décomposeront d’autant plus vite. Ce tapis va protéger le sol des lourdes pluies hivernales, empêchant son tassement. Les vers de terre qui circulent intensément sous ce matelas vont ameublir la terre en profondeur. Ils vont venir chercher l’humus du paillage en décomposition pour l’incorporer dans les couches plus profondes, l’apportant ainsi près des racines.

Le paillage empêche enfin la germination des herbes indésirables. Au printemps, le parterre est meuble et propre. N’est-ce pas ce que le bêchage était censé apporter ?

 
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