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Créer une pièce d’eau

Une mare aménagée au jardin se transforme rapidement en un petit paysage aquatique. Aucune pièce d’eau n’est pareille à une autre mais toutes ces réalisations attirent le regard avec la même intensité.




mareEnvie de rester des heures à suivre du regard les mouvements des poissons, d’assister à la métamorphose des têtards, d’être bercé par le murmure de l’eau ? Un seul jour de travail peut déjà permettre d’obtenir un beau résultat. Pour créer une mare, il suffit de délimiter à l’aide du tuyau d’arrosage une zone aux courbes harmonieuses dans une partie bien éclairée du jardin. Ensuite, un gros effort physique. À l’aide de la bêche, on creuse une fosse aux pentes douces dont la partie la plus profonde doit atteindre septante centimètres.

La suite des opérations est détaillée dans tous les guides pratiques de jardinage. Dûment protégée par un feutre spécial posé sur la terre, une bâche noire est étendue sur le fond. Les astuces ne manquent pas pour dissimuler les bords. Une fois remplie, la mare peut accueillir des plantes aquatiques. Beaucoup de jardiniers ne résistent pas à la tentation de déjà introduire des poissons dans le bassin. Dès l’année suivante, avec le développement des nénuphars, des joncs, des iris, la mare aura déjà belle allure, enrichissant le jardin d’une nouvelle facette.

Bâche ou polyester ?

Pour imperméabiliser la fosse, une bâche d’1 mm d’épaisseur en PVC constitue un excellent choix. Une bâche en caoutchouc, plus chère, offre une meilleure résistance grâce à son élasticité. L’avantage : ces bâches peuvent être installées par le jardinier, quitte à demander un coup de main au voisin si la surface est importante.Le désavantage : il faut un peu d’habilité pour dissimuler le bord.

mare-polyesterAutre solution : construire le bassin en fibre de verre et en polyester. Les avantages : une durabilité de plusieurs dizaines d’années ; une solidité résistant aux petits coups lors de l’entretien et des berges qui affleurent discrètement le gazon, le parterre ou la terrasse. Le désavantage : un coût plus important et le recours à un professionnel. Pour une réalisation de petite taille, la voie de la simplicité qui ne rime pas avec originalité consiste à enterrer un grand bassin vendu dans les jardineries.

L’abécédaire de la mare au jardin

A comme algues
Quel est le problème numéro un survenant dans une mare ? L’eau devient verte. La cause principale : la surpopulation des poissons. Il faut éviter d’introduire plus de quatre ou cinq poissons de quinze à vingt centimètres par vingt mètres carrés de bassin. Plus les poissons sont nombreux, plus la masse d’excréments expulsés dans l’eau est importante. Les algues profitent de ces apports de substances nutritives et se développent allègrement, rendant ainsi l’eau verte.

La solution défendue par les vendeurs de matériel est technique : une pompe, un filtre, une lampe à ultraviolets pour tuer les bactéries, des produits à introduire dans l’eau… La solution proposée par les naturalistes est toute différente : des plantes aquatiques couvrant au moins un tiers de la surface. Dans la nature, une mare est un écosystème. Faute d’une pyramide écologique basée sur une végétation aquatique abondante assurant l’oxygénation et la purification de l’eau, la mare ne peut être qu’un grand aquarium artificiel.

G comme grenouilles
grenouilleUn beau jour, des têtards sont découverts dans l’eau, nous rappelant illico les pêches de notre enfance. Comment sont-ils arrivés ? Naturellement. Les grenouilles ont colonisé la mare au départ d’une zone humide des alentours. Les pièces d’eau dans les jardins peuvent ainsi offrir à la faune aquatique des refuges qui lui permettent de garder une place dans nos paysages.

Et au plaisir de la contemplation, voici que s’ajoute de joie de contribuer à la conservation de la nature. Avec toutefois un bémol. Les grenouilles vertes ont la particularité d’être très bruyantes. Dès la fin mai et durant tout le mois de juin, leurs croassements peuvent durer toute la nuit. Bon à savoir avant de creuser la mare près de la fenêtre de la chambre à coucher…

U comme urbanisme
En Belgique, l’aménagement d’une pièce d’eau au jardin nécessite normalement un permis d’urbanisme pour la modification du relief du sol. Mais dans la plupart des communes, cette disposition n’est pas appliquée car les mares ne représentent souvent que quelques mètres carrés avec une faible profondeur. Pour des projets plus importants, il peut être utile de consulter l’administration communale. Suite à une plainte du voisinage, il est déjà arrivé que des jardiniers soient contraints par le juge à reboucher leur mare inconnue administrativement…

H comme héron
heron-en-plastiqueMême au cœur de la capitale, une mare entre quatre murs peut recevoir la visite matinale d’un héron. Quelques coups de bec suffisent alors à décimer la population de poissons.

Les effigies de hérons en plastique vendues dans les jardineries ne sont pas efficaces. En quelques jours, les hérons de passage ont compris que leur rival est factice.

La solution est simple : il suffit de tendre un fil de canne à pêche en nylon tout autour de la mare, à une quinzaine de centimètres de haut. Quelques fils sont aussi tendus au dessus de l’eau. Qu’il se pose directement dans l’eau ou qu’il s’avance vers la berge, le héron se heurtera aux fils et s’envolera.

C comme calme
Il n’est pas indispensable d’installer une cascade, une fontaine ou un jet. Un mouvement d’eau n’est pas nécessaire à l’équilibre biologique. L’intérêt est surtout visuel et sonore. Un simple jet mousseux peut habiller tout le jardin du murmure de l’eau, particulièrement apaisant. En ville ou le long d’une voirie fort fréquentée, le bruit de l’eau se substitue à celui de la circulation routière.

K comme koï
carpes-koiCe sont les carpes koïs originaires du japon, particulièrement calmes, qui sont sans conteste les plus indiquées pour animer la pièce d’eau de leurs couleurs et de leurs mouvements. Mais des jardiniers décident de ne pas accueillir de poissons. Pas nécessairement pour favoriser l’équilibre biologique. Ils veulent surtout éviter la prédation de toute la vie sauvage se développant naturellement. En l’absence de poissons, plusieurs espèces de tritons peuvent notamment prospérer dans la pièce d’eau. Eux aussi offrent de minutes de bonheur à les contempler.

T comme tondeuse
Une mare demande moins d’entretien qu’une surface équivalente de pelouse à tondre régulièrement ou de parterre à désherber. Aussi, des jardiniers n’ont pas hésité à transformer une grande partie de leur jardin en étang. La corvée de la tonte est réduite. Voilà du temps disponible pour mieux profiter des vraies joies du jardin.

N comme nager
etang-baignadeC’est une nouvelle tendance. Si la mare est suffisant large et profonde, il est parfaitement possible d’y nager. Les piscines naturelles se développent, constituant une alternative plus esthétique par rapport aux rectangles bleus qu’il n’est guère aisé d’intégrer dans un jardin.

Mais l’aide d’un professionnel expérimenté sera utile pour assurer une présence suffisante de la végétation aquatique garantissant une bonne épuration de l’eau. La solution privilégiée : un second bassin occupé totalement par les plantes. Une pompe assure la circulation de l’eau entre le volume libre où l’on nage et le bassin de lagunage.

 
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