Ces glycines qui ne veulent pas fleurir
Un mur couvert en juin et en août de longues grappes de fleurs de glycine n’est pas un rêve inaccessible. Tailles et engrais sont les clés du succès.
« Pourquoi ma glycine ne fleurit-elle pas ? » En permanence au hit-parade des questions les plus posées aux maîtres-jardiniers, l’obstination des glycines à ne pas offrir la moindre fleur après des années de présence au jardin provoque une déception d’autant plus intense que l’on peut observer ici et là des facades couvertes de ces inflorescences azur. « Il faut faire souffrir la plante » dit-on souvent. Et d’énumérer des traitements barbares comme l’amputation de racines. Il est inutile de punir les glycines car elles n’ont pas mauvais caractère. Pour qu’elles épanouissent leurs couleurs, il faut simplement respecter quelques conditions.
A la longueur d’un doigt
Pour qu’une glycine se mette à fleurir, il faut d’abord la tailler. Durant l’hiver, toutes les pousses de l’année précédente qui ne sont pas destinées à couvrir une nouvelle zone de mur sont raccourcies à la longueur d’un doigt, en coupant au dessus d’un bourgeon. Ensuite, en juillet, les nouvelles pousses de l’année qui se montrent particulièrement vigoureuses sont raccourcies à trente centimètres. En février, un engrais est apporté au pied de la plante. Surtout pas un engrais riche en azote qui favorisera le développement des tiges et du feuillage. Il faut épandre un engrais très riche en potasse (élément K) pour stimuler la floraison de la fin du printemps. Les formulations pour fraisiers conviennent bien. Cet apport d’engrais est renouvelé en juin pour favoriser la seconde floraison en août-septembre. Avec ces gestes simples, même une glycine manquant de soleil doit fleurir endéans trois ans.
Une glycine greffée
Si trois ans après le début de la taille et de l’apport d’engrais riche en potasse, la plante ne porte toujours pas de fleurs, il faudra se rendre à l’évidence : votre glycine a été produite par semis et peut encore attendre vingt ans avant de daigner montrer une fleur. Elle peut aussi être issue du bouturage d’une plante guère florifère. La meilleure solution est alors d’arracher cette glycine de piètre qualité et de la remplacer par un sujet greffé. Dans la jardinerie ou la pépinière, il faut vérifier la présence d’une boursouflure au pied de la plante qui peut déjà porter l’une ou l’autre inflorescence, gage de sa capacité à bien fleurir. Il ne restera alors plus qu’à bien planter la glycine, avec un généreux apport de compost, pour lui offrir les meilleures chances de nous éblouir.
La glycine, une plante à longue vie
Introduite en Europe en 1816, la glycine de Chine (Wisteria sinensis) fait partie des plantes sarmenteuses pouvant développer leur végétation sur d’importantes surfaces. D’une longévité exceptionnelle, elle préfère les sols perméables se réchauffant rapidement. Contre une façade recevant idéalement un peu de soleil, la glycine a besoin d’un support approprié. Un croisillon de lattes comme ceux qu’on emploie pour les clématites, un treillis métallique ou un fin fil de fer ne suffisent pas. Il faut du solide. Le tronc s’épaissit rapidement et la plante devient lourde, surtout quand le feuillage est chargé de pluie. Le mieux est d’installer des barres de fer, maintenues écartées du mur. En ville, il est possible de cultiver la glycine dans un grand pot. Bien évidemment, elle ne devient jamais aussi vigoureuse qu’en pleine terre mais elle ne perd rien de sa générosité florale si elle est convenablement nourrie.